Ariane Gear

[ITW] C215, comment humaniser au maximum une fusée 22/01/2021 |  7 minutes

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C215 est un artiste pochoiriste dont les œuvres sont souvent disponibles au détour d’une rue dans Paris. Passionné par les portraits, il est très attiré par la représentation du portrait humain et animal.

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Comment est-ce que vous vous êtes accroché à ce médium du pochoir ?

Ça a été une rencontre, c’est-à-dire qu’il y a vraiment eu un avant et un après. Je me suis vraiment cherché sans aucune stabilité jusqu’à ce que je rencontre ce médium qui m’a fourni un cadre, une structure, au sens physique du terme. Un pochoir est un objet qui se conçoit comme un cadre : des bords et au milieu, on évide. Ce n’est vraiment pas anodin parce que ça m’a structuré moi-même.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans la représentation de la fusée Ariane ?

Ce qui est important, c’est d’avoir de l’amplitude, de la liberté. J’essaie sans cesse d’élargir ce que je sais faire. Et c’est ce que j’ai fait avec Ariane, ce qui m’a intéressé. La représentation de la fusée, ce n’est pas ce sur quoi on m’attend. J’ai tenté de faire quelque chose loin du graphisme, de la technologie : de faire deux œuvres plastiques, et chargées d’émotions et d’humain.

Pouvez-vous nous décrire vos deux créations ?

Les deux sont uniquement faites au pochoir et à la bombe. La première illustration : Ariane 6, e la fusée dans l’espace, est très inspirée par la culture populaire. C’est Tintin sur la lune, Moëbius, j’ai essayé de la représenter de manière très BD. Et dans le décollage d’Ariane 5, j’ai essayé de montrer une gigantesque abstraction : ce n’est plus la fusée qui fait évènement, c’est sa propulsion.

Ce n’est pas la première fois que vous créez des œuvres autour de l’aérospatial, n’est-ce pas ?

Effectivement, je sors d’une exposition au Musée de l’Air et de l’Espace, La légende des cieux. Dans les rues du Bourget, il en reste une trentaine d’œuvres. [Il s’agit de portraits de personnalités marquantes de l’Histoire de l’aéronautique et l’aérospatial]. Le parcours va de De Vinci à Thomas Pesquet, le tout dans mon univers.

Est-ce un sujet qui vous touche personnellement ?

Ce qui m’attire dans le spatial, c’est l’exploration. J’ai souvent travaillé ce sujet : ma série E=MC215 traitait de l’Histoire des Sciences. Ensuite, j’ai fait une exposition qui s’appelait Saga Mécanique racontant l’histoire des ingénieurs. Cette collaboration ArianeGroup m’a renvoyé à mes travaux autour de « Star Wars » et « Star Trek ».

Qu’est-ce que représente le spatial pour vous ?

C’est peut-être la plus grande industrie du rêve qui soit. Si demain on arrête tout lancement, ça limite les perspectives. C’est le summum, c’est tellement improbable de pouvoir envoyer un truc dans l’espace.

Si vous aviez la possibilité de faire d’autres collaborations sur ce sujet qu’aimeriez-vous traiter ?

La suite ce serait quelque chose sur l’humain. Mon rêve le plus fou, ce serait de pouvoir envoyer une œuvre dans l’espace. Idéalement de planter une œuvre, une sculpture sur la Lune.