Space Inspiration

Une fusée, brique après brique. Bienvenue dans l’univers de Nicolas Riveau, Yann Saputa et Pascal Fleury, admirateurs d’ArianeGroup et de Lego 09/06/2022 |  3 minutes

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Nos réseaux sociaux permettent de rencontrer un grand nombre de passionnés d’aérospatiale qui ont du talent. C’est sur Twitter que nous avons découvert Nicolas Riveau, Yann Saputa et Pascal Fleury qui nous parlent de leurs collections de fusées en Lego

©Nicolas Riveau

 

Nicolas qui nous suit sur nos réseaux mêle deux passions, les petites briques colorées de notre enfance (comme de nombreux ingénieurs d’ArianeGroup) et la quête spatiale. Si associer les deux lui est venu à l’âge adulte il explique que cela lui a permis de toucher un très large public. En effet, il modélise en 3D, puis construit tous les lanceurs ArianeGroup et s’est même mis parfois à des ouvrages plus conséquents.

De son côté, Yann a commencé il y a presque deux ans, un peu par hasard. Depuis il s’est rendu compte que la communauté comptait plusieurs férus d’astronautique et de Lego et nous explique que « c’est depuis, une passion dévorante.»

Pascal, lui, raconte que son premier souvenir de spatial est le vol inaugural d’Ariane 1 ayant décollé pour Noël en 1979. Dans ses cadeaux, quelques années plus tard, on lui avait aussi offert une Ariane 4. S’il avait bien des Lego à l’époque, il ne lui était pas encore venu à l’idée de les associer.

La collection de Nicolas est uniquement composée de modèles à l’échelle 1:110 (soit environ 57 cm de haut pour Ariane 6). Pourquoi ? « Parce que ça permet de comparer les dimensions des lanceurs et des objets spatiaux entre eux et comme ça mieux visualiser les évolutions dans le temps des lanceurs. Par exemple, on sait tous que la Station spatiale internationale ISS est grande, mais quand on la voit à côté de la station Mir ou d’une fusée Ariane 5, on se rend réellement compte des dimensions » nous répond-t-il.

©Nicolas Riveau

 

Le collectionneur a commencé à créer des fusées en cherchant des modèles sans pouvoir les trouver dans le grand commerce. Il commence sa série avec les fusées Diamants (une des fusées précurseures du programme Ariane), puis poursuit avec Ariane 4, depuis on ne l’arrête plus.

Nicolas nous raconte que le procédé de création est très variable : « La grande majorité du travail de recherche se fait grâce à des photos. »

Puis vient une phase de calculs des mises à l’échelle, de choix quand il faut pour certaines dimensions. C’est alors que vient la phase, un peu comme pour un véritable lanceur, de modélisation virtuelle. Nicolas reprend : « J’utilise un logiciel (Studio). Cette modélisation me demande beaucoup de temps. »

©Nicolas Riveau

 

Yann complète : « Pour ma part, je ne crée pas mais je reproduis des modèles », précise-t-il. « Cependant, comme l’acte de créer est subjectif, j’adapte les détails pour que ça colle le plus à la réalité. » Yann travaille de manière artisanale, il monte et démonte des pièces qu’il a sous la main. Quand le résultat lui convient, il commande les pièces à la bonne couleur. Cela représente des heures de documentation et de tests. Pourtant admet-il « un lanceur n’est jamais fini définitivement, mes lanceurs évoluent avec ma technique et les nouvelles pièces Lego. »

Néanmoins Pascal rappelle que cela reste malgré les heures un passe-temps. Il avoue ne pas se fixer de date butoir, ni de compter le temps passé. Il explique qu’en se lançant dans un design, il commence également par rechercher le plus de photos possibles, de plans, de schémas. Il peut repartir de fusées déjà construites « en superposant schémas officiels et des captures d’écran du logiciel Studio ». Cela lui permet d’obtenir l’échelle pour l’étage principal et les boosters. Si le design prend du temps, il ne faut pas oublier que la création des instructions de montage en nécessite également. Il prévient alors : « il faut penser à l’ordre des étapes de construction ».

Et nos collectionneurs ne laissent aucun détail de côté. Nicolas est notamment le créateur d’une Ariane 5 munie de son petit télescope James Webb. Et ne vous y trompez pas, cette modélisation en 3D représente plusieurs dizaines d’heures de travail et ce n’est pas sa réalisation la plus chronophage. Il est en effet allé jusqu’à reproduire une zone de lancement du Centre spatial de Kourou, ELA 1, celle-ci dépasse facilement la centaine d’heures de travail sur ordinateur.

©Nicolas Riveau

 

La dernière phase de construction est peut-être la plus satisfaisante, il s’agit de la construction en réel. Nicolas développe : « C’est assez rapide (environ 3h pour 1 000 pièces), mais cela peut faire découvrir des problèmes de modélisation qui m’obligent à repasser par la troisième étape. »

©Nicolas Riveau

 

Mais il n’est pas découragé, loin de là ! Il ajoute : « Je suis en train de travailler sur la modélisation de la zone de lancement ELA 4. C’est un gros bébé de plusieurs dizaines de milliers de pièces. J’aimerais aussi travailler sur les concepts passés et surtout les futurs lanceurs d’ArianeGroup. »

Le passé d’ArianeGroup inspire également Yann qui nous confie : « Mes projets pour cette année sont justement une Ariane 4 44L, et l’Ariane 5 ECA. » Des idées qui lui tiennent à cœur : « Ce sont mes premiers souvenirs du spatial, je regardais les lancements avec mon père. »

©Nicolas Riveau

 

Nous lui demandons également ce qui l’inspire chez ArianeGroup : « Il y a très longtemps, j’ai fait un stage chez l’Aérospatiale aux Mureaux (l’ancêtre du groupe actuel), ce qui fait que j’ai toujours eu un lien sentimental avec ArianeGroup. Je trouve que les lanceurs Ariane ont une esthétique certaine. D’ailleurs, j’ai plusieurs autres goodies sur lesquels on les voit (posters, porte clé, etc).

©Nicolas Riveau

 

Quant à sa mission préférée lancée par une Ariane, Nicolas va droit au but : « La mission du James Webb Space Telescope récente ! » répond-il sans hésitation. 

En attendant de découvrir leurs prochaines constructions, nous espérons que celles-ci vous donneront aussi envie de construire des fusées Ariane, seul ou avec vos enfants.

 

Et si vous souhaitez pouvoir profiter d’une Ariane 5 en Lego, n’hésitez pas à voter pour ce projet de fan. Il lui reste 6 mois pour rassembler les 5 000 derniers votes nécessaires avant d’être étudié par le jury de LEGO Ideas.