Space Inspiration

Vers l’infini et au-delà avec nos ingénieurs ! Peut-on s’envoler vers l’espace comme Buzz L’Éclair ? 20/07/2022 |  3 minutes

Suite
Lire
Cover

Pour tous nos jeunes fans de spatial, nos ingénieurs ont bien regardé le film « Buzz L’Éclair » qui raconte l’histoire du héros éponyme pour savoir si les technologies spatiales utilisées pourraient fonctionner dans la vraie vie. 

    01 01
    Le véritable Buzz L’Éclair. © Pixar

    Dès le début de « Buzz L’Éclair », le nouveau film des studios Pixar, un intertitre rappelle qu’en 1995 (le début de la trilogie Toy Story), un enfant, Andy reçoit en cadeau une figurine Buzz L’Éclair inspirée par le personnage d’un film. « Buzz L’Éclair » est ce film animé de science-fiction racontant l’épopée d’un astronaute courageux : Buzz (nom évidemment choisi en hommage au véritable astronaute Buzz Aldrin). 

      01 01
      Concept de la planète aliène présentée dans le film. © Pixar

      L’histoire suit ses nombreuses tentatives pour réparer une erreur sur une planète lointaine (on ne vous en dit pas plus afin de ménager votre surprise), nécessitant de nombreux vols d’essais dans le système solaire de la planète. Pour ce faire, Buzz a à disposition de nombreuses technologies futures et ce sont celles-ci que nous avons soumises à la sagacité de nos ingénieurs.

      L’avion spatial de Buzz L’Éclair. © Pixar

      Buzz vol grâce à un avion spatial qui est lancé grâce à la force magnétique d’une rampe qui ressemble fortement à celle d’un grand huit, notamment du manège Space Mountain.

      Un ingénieur ArianeGroup confirme : On avait déjà vu cette idée dans le film « Over The Moon ». C’est particulièrement approprié pour les petits engins comme les drones ou ce petit avion. Les rails sont munis d’aimants et ainsi la vitesse augmente régulièrement mais très rapidement. En revanche pour les fusées fabriquées par ArianeGroup qui sont très lourdes (Ariane 5 pèse 780 tonnes), il faudrait une quantité colossale d’énergie pour les faire décoller et ce système ne fonctionnerait pas, pas sur Terre avec la gravité de notre planète en tous les cas, sauf en ayant accès à une rampe très, très longue…

      Afin de se propulser, l’avion de Buzz a bien entendu besoin de carburant et c’est d’ailleurs une question majeure pour l’histoire. Ici, Pixar a choisi de réemployer un mode de propulsion très en vogue dans les classiques de la science-fiction, par exemple dans « Star Trek » ou dans « Stargate » : les cristaux. Permettant dans ces séries d’atteindre la vitesse de la lumière, ceux-ci sont souvent minés sur des planètes extraterrestres. Dans ce film, Buzz les fabrique directement à partir de liquides colorés qui nous rappellent les ergols liquides de nos fusées.

        01 01
        Les ergols liquides qui propulsent l’avion de Buzz. Moins d’1L alors qu’une fusée comme Ariane 5 nécessite 185 tonnes d’ergols en tout. © Pixar
          01 01
          Les mêmes ergols une fois cristallisés. © Pixar

          Notre ingénieur corrige : Il faut rappeler aux lecteurs ou aux néophytes qu’aucune technologie ne permet à l’heure actuelle de propulser un engin à la vitesse de la lumière. (Note de la rédaction, à ce sujet vous pouvez relire l’article sur la série Cosmos Nouveaux Mondes)

          En ce qui concerne la fabrication de cristaux à partir de liquides, ceux-ci se forment dans la nature lorsque les molécules se rassemblent pour se stabiliser lorsque certains liquides commencent à refroidir et à durcir. La cristallisation peut se produire lorsqu’un magma durcit ou lorsque l’eau s’évapore d’un mélange naturel (notamment pour les cristaux de sel).

          Si des chercheurs ont déjà tenté de stocker de l’hydrogène dans des « cages » moléculaires, constituées de chaînes d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène liés par des ions métalliques (concrètement un mélange liquide de sucre, d’alcool, de sel et d’eau) il n’est pas possible aujourd’hui de fabriquer des cristaux à partir d’ergols comme ceux que l’on utilise pour nos lanceurs (de l’oxygène et de l’hydrogène liquide).

          Et enfin s’il est vrai qu’on peut utiliser certains cristaux pour générer de l’électricité, il semble impossible à l’heure actuelle de produire par leur biais la poussée nécessaire pour atteindre la vitesse de la lumière donc cette partie est un peu plus fantaisiste.

            01 01
            On aperçoit sur cette vue les 3 anneaux que doit viser Buzz pour ralentir et revenir sur la planète. © Pixar

            Dernière technologie qui nous a semblé intéressante à observer, les anneaux de ralentissement placés en orbite autour de la planète extraterrestre. Buzz les vise en fin de vol pour ralentir en vue d’atterrir. Ces anneaux spatiaux ont très fréquents en science-fiction, on les voit dans « Stargate » où ils matérialisent des trous de ver pour se déplacer d’un point à un autre de la galaxie. Ici ces constructions ont l’air de générer un champ magnétique qui aurait pour effet de ralentir l’avion spatial après que celui-ci ait atteint la vitesse de la lumière.

            Notre ingénieur permet ici de remettre un peu de réalisme : Cette technologie est particulièrement intéressante même si elle n’existe pas pour le moment. Aujourd’hui, on utilise la gravité des corps dans le système solaire pour accélérer ou ralentir les objets que nos lanceurs envoient dans l’espace. Mais même si ce procédé permet d’économiser beaucoup d’énergie et de rendre possibles certains voyages qui ne pourraient être lancés autrement, c’est une technique assez longue.

            Par exemple pour la mission BepiColombo lancée par Ariane 5 en 2018, le voyage dure 7 ans jusqu’en 2025 et nécessite 9 survols de planètes (on appelle cela des assistances gravitationnelles) dont 6 au-dessus de Mercure, sa destination finale, pour ralentir et s’insérer en orbite autour de la planète. (Note de la rédaction, pour en savoir plus)

            On comprend facilement que pour un scénario réaliste il fallait trouver un moyen nouveau de ralentir l’engin de Buzz !

            Buzz et son fidèle compagnon, le chat robot ingénieur Sox. ©Pixar

             

            Malgré ces différences technologiques, le film nous a beaucoup plu, parlant de voyage dans le temps, d’exploration spatiale, d’amélioration continue et de la difficulté du spatial en général. Des consultants de la NASA comme l’astronaute américain Tom Marshburn ont permis d’aborder ces points avec brio. Point le plus important, nous vous garantissons une histoire vraiment touchante qui plaira aux petits comme aux grands enfants.