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Nos ingénieurs changent le scénario du film «Moonfall» 10/03/2022 | 3 minutes
Que se passerait-il si la Lune nous tombait sur la tête ? Après « Le dernier voyage » , cette fois, nos ingénieurs cinéphiles reprennent le scénario du film « Moonfall » de Roland Emmerich (attention spoilers).
Le synopsis est simple comme toujours avec le réalisateur à grand spectacle : une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Trois improbables héros vont tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir les secrets cachés par la Lune.
La recette de ce type de film est simple : tout ce qui mène à du grand spectacle rentrera dans le scénario. Et cette fois, les amateurs d’effets spéciaux à grand budgets seront conquis. Imaginez l’enfant des films « 2012 » et « Indépendance Day » et vous obtenez un festival de grands frissons. En revanche peu de place pour la science dans ce pur produit de l’imagination. Et c’est tant mieux !
Tout d’abord, nos ingénieurs tiennent à rassurer le grand public : les lois de la physique sont formelles, notre Lune restera notre satellite pendant les 14 prochains milliards d’années. Et ce, même en considérant son éloignement de 3,8 centimètres par an.
Pour obtenir d’autres arguments qui vous rassureront sur les probabilités d’une chute de la Lune, le CNES a sorti un article à ce sujet et la chaîne YouTube Kurzgesagt a traité le scénario en détails dans une de leurs vidéos.
Quoi qu’il en soit (attention les spoilers commencent ici), chez Emmerich le ciel nous tombe bel et bien sur la tête. Les héros empruntent alors une navette spatiale de musée et la font décoller à trois pour s’occuper de la menace. Et c’est sur ce point que nos ingénieurs ont quelques retours à faire. Sans parler du délai incroyable de préparation du vol en quelques semaines …
Et puis, il est important de rappeler qu’une fusée est un engin extrêmement complexe. Rien que dans la salle de contrôle Jupiter 2 du Centre Spatial Guyanais, il faut compter plus de 40 ingénieurs chevronnés pour coordonner les activités d’un lancement Ariane 5. Au Centre de lancement, des dizaines de personnes font avancer la chronologie et opèrent le lanceur. Plus généralement, ce sont des centaines de personnes qui auront œuvré à la manutention des systèmes, à l’intégration de la fusée et de ses charges utiles, à son déplacement jusqu’au pas de tir et à son remplissage en ergols.
Un dernier point pour mettre un terme à votre stress lié à cette fiction, on découvre donc que la Lune est en vérité une sphère creuse (on vous laisse découvrir pourquoi en allant voir le film !). Une sphère en forme de mégastructure comme une gigantesque coque renfermant une étoile. La structure interne est doublée de miroirs ou de panneaux solaires pour collecter l’énergie de l’astre capturé.
Et là nos ingénieurs sont formels. Une telle structure est très loin de pouvoir exister. La résistance nécessaire pour empêcher une sphère de cette taille de se désintégrer dépasse largement celle de tout matériau connu. Autre problème : la sphère ne se lierait pas gravitationnellement à son étoile de manière stable.
Vous pouvez donc dormir sur vos deux oreilles, nos ingénieurs veillent et notre Lune est une simple voisine, mais qui est encore loin d’avoir fini de révéler tous ses mystères. N’hésitez pas à en apprendre plus sur la Lune dans ces articles :
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