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SESAME ouvre-toi : la science des données à la portée de tous 30/10/2020 |  4 minutes

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SESAME : un projet de l’Union européenne destiné à amener les technologies digitales au cœur des modes de fabrication et d’exploitation des lanceurs européens

ArianeGroup est à la tête d’un consortium d’entreprises et d’organisations européennes chargé d’étudier le meilleur usage de la science des données pour optimiser la compétitivité d’Ariane 6, en soutenant la coopération européenne dans ce domaine, dans le cadre d’un projet de trois ans financé par l’Union européenne et baptisé SESAME (Smart European Space Access through Modern Exploitation of data science).

Comme le suggère le qualificatif ‘smart’, qui signifie ‘intelligent’ et ‘astucieux’, ce projet vise à travailler ensemble, à partager des connaissances et à privilégier des processus prédictifs plutôt que correctifs.

Le principal objectif de SESAME consiste à développer un cadre global de gestion de données destiné à gérer de façon proactive les risques inhérents aux nouveaux modes de production et d’exploitation automatisés. Cela signifie créer un écosystème à l’échelle de l’industrie paneuropéenne des lanceurs, propice à l’échange du savoir et à l’instauration de nouveaux processus industriels plus efficaces, moins risqués et plus économiques.

Premier cas d’utilisation : le soudage par friction-malaxage (FSW)

ArianeGroup recourt à la technologie du soudage par friction-malaxage FSW (Friction Stir Welding) pour l’assemblage de certains composants d’Ariane 6, dont les réservoirs. Ce nouveau procédé de soudage à l’état solide doit être rigoureusement contrôlé en termes de qualité, délai et coûts. La question est donc de savoir comment ArianeGroup peut à la fois réduire le temps nécessaire pour souder un réservoir et améliorer la qualité d’exécution ?

Dans le cadre du projet SESAME, de multiples capteurs installés sur le banc FSW du site d’ArianeGroup aux Mureaux recueillent d’importants volumes de données au cours des opérations. Ainsi, quelque 1 500 variables (telles que température, vitesse ou position) sont enregistrées toutes les 100 millisecondes. Elles sont ensuite triées et analysées par des ‘data scientists’ qui, à l’aide d’algorithmes, déterminent l’« état de santé » à la fois du réservoir en cours de soudage et du banc FSW. De la sorte, les opérateurs peuvent être alertés d’un problème de qualité ou d’un dysfonctionnement quelconque, et prendre les mesures nécessaires pour éviter l’incident, garantissant ainsi un niveau supérieur de qualité et de sécurité à moindre coût.