La genèse d’Ariane 1 et le début d’une épopée spatiale européenne 06/04/2020 |  3 minutes

Le programme Ariane est en effet initié suite au refus des États-Unis de mettre en orbite le satellite franco-allemand de télécommunication Symphonie sans une clause de non concurrence draconienne. Une situation qui a cristallisé la volonté européenne de disposer de sa propre fusée.

Nommé initialement L3S pour « lanceur de 3e génération de substitution », le lanceur est rebaptisé Ariane. Ce nom fait référence au récit mythologique selon lequel le fil donné par Ariane permis aux héros Thésée de sortir du labyrinthe.

Le premier lanceur Ariane 1 (L01) connaît deux mises à feu. La première tentative réalisée le 15 décembre 1979 de solde par un tir avorté. La deuxième tentative du 24 décembre 1979 est la bonne, un véritable cadeau de Noël pour l’Europe. Depuis 1973, des milliers de personnes ont travaillé d’arrache-pied pour ce résultat. Leurs efforts sont enfin couronnés de succès quand le lanceur s’élève dans le ciel de Kourou (Guyane française), un lancement inoubliable.

L01 met en orbite CAT-1, une « Capsule Ariane Technologique » de 1 645 kg qui est alors la plus grosse charge utile jamais lancée par des Européens, environ le poids d’une voiture. Quatre CAT seront ainsi lancées sur les quatre premières Ariane 1 : ces charges utiles instrumentées mesurent vibrations, accélération et le niveau sonore de l’environnement lanceur.

Le programme Ariane est conduit et financé par l’Agence spatiale européenne (ESA) créée en 1975.

Le 9ème vol d’Ariane 1, le 22 mai 1984, est le premier lancement commercial du lanceur. Il est opéré par la société Arianespace, premier opérateur privé de transport spatial, créée en 1980.

Ariane vient alors d’ouvrir les portes de l’espace aux Européens et son épopée ne fait que commencer.